TIZI WEZZU (Tamurt.info) – C’est sans tambour et trompette que la grande famille militante et patriotique du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) a honoré aujourd’hui, à l’occasion du 59ème anniversaire de sa naissance, la mémoire du Rebelle.
La cérémonie fut traduite par le dépôt d’une gerbe de fleurs et la prise de parole. D’ordinaire, on ne fête pas l’anniversaire d’un défunt. Mais peut-on parler réellement du décès de Lounès Matoub. Par leur génie politique et leur formidable prosopopée, Bouaziz Aït-Chebib et Hocine Azem ont démontré que, de par le monde, certains hommes ne perdent pour l’au-delà que leur côté matériel et gardent pour la vie le côté immatériel.
C’est Hocine Azem qui mettra le premier en évidence cette réalité en citant tout d’abord une célèbre maxime concernant le célèbre physicien, Albert Einstein, laquelle a été voulue comme épitaphe et que voici : « Ici, repose ce qui est matériel d’Albert Einstein ». Pour certains personnages, enfantés par la Kabylie, à l’exemple de Lounès Matoub, Slimane Azem, Mohia et beaucoup d’autres, à l’exemple d’Albert Einstein, il n’y a que leur côté matériel qui est mort.
Toutefois, il y a lieu de retenir que la parabole essentielle mise en évidence par Hocine Azem, à l’instar d’ailleurs de Bouaziz Aït-Chebib, est que l’idéal de feu Lounès Matoub est repris par beaucoup de femmes et d’hommes kabyles ; autrement dit le combat et la lutte du Rebelle se poursuivent. Du coup, ceux qui ont cru se débarrasser de l’idéologie du Lounès Matoub en l’assassinant se sont lourdement trompés puisque la réalité d’aujourd’hui leur indique tout de go qu’ils n’ont réussi en fin de compte qu’à éliminer le côté matériel du Rebelle.
« Aujourd’hui, nous fêtons l’anniversaire de Lounès Matoub, c’est parce que justement, il est bien vivant », a clamé le président du MAK. Notons également que Hocine Azem résumera parfaitement le rejet de la Kabylie par Alger en mettant sur la balance le deuil de trois jours décidé par le chef de l’Etat algérien suite au décès du monarque saoudien alors qu’il n’a ordonné même pas une minute de silence en 2001 lors de la tuerie des 127 jeunes kabyles.
S’agissant de ceux qui ont été impliqués directement dans la liquidation physique du Rebelle, Lyès Aït-Maâmar, dira qu’ils sont connus et ce n’est « nullement leur procès qui nous motive aujourd’hui ».
Kamera Naït-Sid abondera également dans ce sens en réitérant que les assassins de Lounès Matoub, « nous les connaissons tous ». « Toutefois, poursuit l’oratrice, nous laissons le soin à l’histoire de faire leur procès ; un procès à considérer dans le sens moral ».
Mohand-Ouamar Hachim, virulent dans les propos, mettra quant à lui à profit ce rendez-vous pour fustiger le pouvoir et rappeler, au même temps, que la seule option restant pour le peuple kabyle pour échapper à la soumission et sa dilution dans le moule arabo-islamiste est son « indépendance » vis-à-vis du pouvoir d’Alger.
Mohand-Ouamar Hachim reviendra également sur le cas de Hadj Messali. Il dira sans ambages que le leader du PPA était « un traître ». « Oui, martèle l’orateur, Messali Hadj a bel et créé une armée qui a combattu l’ALN-FLN ».
Avant de mettre un terme à son intervention, Mohand-Ouamar Hachim fustigera Abdelaziz Bouteflika pour avoir décidé de faire baptiser l’aéroport de Tlemcen au nom de Messali Haddj et Hocine Aït-Ahmed pour avoir osé le premier à serecueillir sur la mémoire de Messali Hadj.
Enfin, il y a lieu de noter que cette manifestation a été préparée et initiée par la coordination MAK de Tizi-Ouzou.