TIFRIT (Tamurt.info) – Ils étaient nombreux, hier, les membres de la famille militante et patriotique à se recueillir sur la tombe de celui qui partagea avec eux des moments de révolte, de lutte mais aussi d’espoir quant à l’anéantissement de cette iniquité ayant frappé violemment la Kabylie.
Il s’appelait Saïd Aït-Idir. Son père, n’est autre que Mouloud Idir, l’homme, qui pour la cause berbère, a accepté de faire partie de l’équipe des poseurs de bombes en I976. Lors de la création du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) en 200I, Saïd n’avait que dix ans. Dans la famille Idir de Tifrit, on commence à découvrir le sens de l’honneur dès son âge. C’est pourquoi, à peine sorti de l’adolescence, Saïd comprit le sens de la mission du MAK d’où son adhésion corps et âme.
Jamais, il n’a raté un rendez-vous politique ou une de ses missions militantes. Saïd Aït-Idir formait avec ses autres camarades militants, l’excellente section MAK d’Akbou. Hélas, en cette funeste journée du 8 avril 2014, la faucheuse arrêta subitement l’élan de ce garçon, encore en croissance physique et intellectuelle.
Ils étaient nombreux, hier, les membres de la famille militante et patriotique à se recueillir sur la tombe de celui qui partagea avec eux des moments de révolte, de lutte mais aussi d’espoir quant à l’anéantissement de cette iniquité ayant frappé violemment la Kabylie.
Parmi cette foule nombreuse, il faut compter en premier lieu les vaillants et infatigables militants d’Akbou, mobilisés en force pour cette circonstance, citer ensuite les dirigeants et cadres du MAK à l’instar de Bouaziz Aït-Chebib, Farid Djennadi, Nadir Chelbabi, Djaffar Khennane, Ahmed Amriou, cadre aussi de FIDEK, etc.
Le rendez-vous fut donné à la maison familiale du défunt. C’est à partir de ce lieu que la marée humaine, couleurs du MAK brandies avec autant de fierté que de solennité, prit la direction du petit cimetière où repose à jamais Saïd Aït-Idir. La tête du cortège fut assurée par deux fillettes et deux garçonnets, chérubins de la famille de sang du défunt.
Sur les lieux, la cérémonie de recueillement fut traduite par l’observation d’une minute de silence à sa mémoire, le dépôt d’une gerbe de fleurs sur sa tombe et, bien entendu, une prise de parole. Celle-ci a été du ressort du Président du MAK et de la section d’Akbou. En ce qui ce concerne justement le discours des militants d’Akbou, il a été consigné dans un document lequel a été lu par Jugurtha.
Pour sa part, Bouaziz Aït-Chebib s’étalera sur les qualités du défunt et rappellera par la même occasion que la Kabylie n’oubliera jamais celles et ceux qui l’ont servie et la liberté du peuple kabyle n’est à présent qu’une question de temps car personne ne peut arrêter le cours de la révolution en marche.
Quant au père du défunt, même s’il a été invité à prononcer quelques pour la circonstance, Il a préféré s’en abstenir. L’émotion était trop forte pour ce paternel. D’ailleurs, l’émotion était telle qu’une larme s’échappa de son oeil. Mais quel père est capable de retenir la larme en pareille circonstance ? Il y a lieu de relever enfin qu’avant de quitter le petit cimetière, la section MAK D’Akbou remit à Mouloud Aït-Idir un tableau de reconnaissance de la loyauté et du service rendu par son défunt fils à la patrie kabyle.
De retour au village, la grande famille militante et patriotique s’engagea dans une nouvelle action et qui n’était qu’une caravane à travers de nombreux villages de Béjaia. Le départ du long périple eut lieu à Akbou ville. Notons qu’avant le départ, les caravaniers ont d’abord distribué des documents aux automobilistes qui passaient dans les deux sens de la rue où étaient stationnées leurs voitures. Par la même occasion, ils ont placardé sur les murs l’appel à la marche du 20 avril et le portrait grand format de Ferhat M’henni ; portrait fait à l’occasion de la sortie de son dernier album (année 20I5). Quant aux voitures, elles étaient recouvertes de couleurs nationales de la Kabylie et naturellement du portrait de Ferhat M’henni. Une fois les tracts distribués, les caravaniers ont commencé d’abord par parcourir toutes les artères de la ville d’Akbou avant de prendre enfin la direction du village d’Ighil-Thala, sis également dans circonscription d’Akbou.
Dans ce village accueillant, les militants ont exécuté l’opération d’affichage et ont échangé quelques mots avec les certains citoyens rencontrés sur leur passage. Il y a lieu de retenir que presque tous les citoyens abordés ont manifesté leur sympathie et leur adhésion idéologique au MAK. L’étape suivante fut le village d’Imahfoudhen, dans la commune de Bouhamza. Le point d’après fut le chef-lieu de Bouhamza. Au niveau de ce chef-lieu, en sus de l’opération d’affichage, Bouaziz Aït-Chebib prononça un discours sur la mission du MAK et les attentes du peuple kabyle. Il va sans dire que le Président du MAK ne rata pas cette occasion pour lancer de sa voix, amplifiée par un mégaphone, l’appel pour la marche du 20 avril.
L’étape venant après celle Bouhamza fut le village Tansawt la suivante fut Thachouaft. L’accueil réservé aux caravaniers a été toujours chaleureux. Une fois passé le message aux habitants de Thacouaft, le chef-lieu de commune d’Ath-Maouche qui fut relié.
A Ath-Maouche cependant, un vieux grigou, à la tête de quelqu’un qui a collaboré avec la France coloniale durant la guerre d’indépendance d’Algérie, a curieusement manifesté son allergie pour le MAK au grand dam des nombreux braves citoyens venus avec ferveur écouter le discours des caravaniers. Le vieux grigou a jugé « bon » de demander avec mépris aux vaillants militants du MAK d’aller faire le discours aux alentours immédiats du siège communal. Toutefois, le vieux mal appris et à l’indignité certaine chez sa personne depuis sa tendre enfance ne fit grosse impression sur personne puisque Non seulement Bouaziz Aït-Chebib fit un long discours sur les lieux mêmes choisis la première fois, mais aussi l’assistance répondit à son discours par des ovations et la promesse de mobilisation lors du jour « J ».
Après Ath-Maouche, les caravaniers du MAK prirent la direction de Seddouk. Au pays natal de Cheikh Aheddadh, Bouaziz Aït-Chebib se montra même prolixe dans son discours car l’assistance était aussi nombreuse qu’Ath-Maouche. Et comme partout où ils étaient passés, les caravaniers du MAK ont reçu la promesse des habitants de Seddouk que la mobilisation sera forte le 20 avril.
Notons enfin que le pays natal de Cheikh Aheddadh a été la dernière étape des caravaniers. En effet, à partir de Seddouk, ce fut le retour à Akbou, lieu où le rendez-vous prit fin.