Les Kabyles forment un peuple à part et sont vus par « les autres » comme un peuple à part et la Kabylie comme un pays à part entière : le numéro 1 du MAK a démontré que l’Algérie, territorialement, linguistiquement et culturellement parlant, est composée de plusieurs peuples. « En parlant de la Kabylie, signale le président du MAK, les autres Algériens la désignent tout simplement par le terme « Pays des Kabyles » ». « Même le leader du FFS, Hocine Aït-Ahmed, et le Dr Saïd Sadi, laisse-t-il entendre, dans leur subconscient, que la Kabylie est un pays à part ».
Alors que beaucoup de gens gouttent au repos à l’occasion de cette première journée du nouvel an du calendrier grégorien, Bouaziz Aït-Chebib, bien au contraire, l’a consacrée au travail. En effet, le président du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) « flanqué » de son collaborateur, Mohanmed Chabane, s’est déplacé jusqu’au lointain village d’Aït-Messlayen, dans la commune d’Akbil où il a procédé à la restructuration de la section MAK locale.
Et en conformité stricte avec les textes et statuts du MAK consacrant le choix démocratique des dirigeants, le nouveau bureau est ainsi composé : Président : Mehana Mekdam, Secrétaire à l’organique : Mohand Ben Oumelghar et Trésorier : Smaïl Ben Oumelghar.
De même, Bouaziz Aït-Chebib a procédé en ces lieux à l’installation du bureau provisoire de la confédération des Igawawen dont voici la composante humaine : Mohand Aït-Aïssa, Mekdam Mehana, Djaffar Hami et Saïd Kaci-Ouali. Ce bureau, devons-nous signaler, coiffe l’ensemble des coordinations de cette région dénommée autrefois « commune mixte de Michelet ».
Et parallèlement à l’installation de ces deux structures, le président du MAK a fait une véritable conférence devant les nombreux militants et sympathisants. Notons d’emblée que Bouaziz Aït-Chebib a décidé initialement de dresser juste une petite rétrospective sur les réalisations et chantiers entamés au cours de l’année écoulée.
Toutefois, les choses, vu la curiosité politique des militants, ont pris une autre tournure. C’est pourquoi donc, le premier responsable du MAK s’est montré très prolixe dans son intervention ; laquelle intervention a été aussi riche en informations, et de fait en orientations.
L’orateur a commencé son intervention par déclarer qu’ « en ce premier jour de l’année 20I4, notre pensée va aux peuples qui luttent pour leur liberté et leur dignité ». Concernant le peuple kabyle, Bouaziz Aït-Chebib a souligné que « par sa lutte, il a démontré qu’il est toujours debout ».
C’est ainsi que le président du MAK a rappelé toutes les grandes manifestations et grands rendez-vous honorés par la grande famille militante et patriotique du MAK, l’historique et mémorable rassemblement du 3 août 2013 au carrefour ” Matoub Lounes” à Tizi-Ouzou où le salafisme et le wahabisme ont été défiés et vaincus et surtout le monde entier en a été informé.
– Les Kabyles forment un peuple à part et sont vus par « les autres » comme un peuple à part et la Kabylie comme un pays à part entière : le numéro 1 du MAK a démontré que l’Algérie, territorialement, linguistiquement et culturellement parlant, est composée de plusieurs peuples. « En parlant de la Kabylie, signale le président du MAK, les autres Algériens la désignent tout simplement par le terme « Pays des Kabyles » ». « Même le leader du FFS, Hocine Aït-Ahmed, et le Dr Saïd Sadi, laisse-t-il entendre, dans leur subconscient, que la Kabylie est un pays à part ».
Pour démontrer le bien-fondé de sa thèse, l’orateur a donné deux exemples. « Hocine Aït-Ahmed, dit-il, s’est plaint en I989 de la création du RCD en disant exactement : « On m’a créé le RCD ! ». Et le Dr Saïd Sadi a déclaré en 1995 à l’occasion des élections présidentielles : « L’acte de naissance n’est pas un programme politique ! » ». « N’est-ce pas là une preuve que Hocine Aït-Ahmed et le Dr Saïd Sadi ont toujours pensé que la Kabylie est un pays à part entière et les Kabyles forment un peuple à part entière ? », souligne Bouaziz Ait Chebib.
– Laïcité : Le président du MAK a réitéré au village Aït-Messlayen que la laïcité est un choix irréversible du MAK. Il a expliqué que la laïcité est la meilleure garante du respect des religions et la liberté de conscience des individus. « C’est dans ce sens de respect qu’il est impératif de séparer le politique du religieux », ajoute l’orateur.
Un intervenant saisit le conférencier sur la position du MAK vis-à-vis du peuple M’zab qui, depuis quelques temps, subit de terribles agressions sans pour autant que le pouvoir d’Alger tente de le secourir. Dans sa réponse, Le président a assuré que le MAK ne peut rester ni « insensible ni inactif au malheur du peuple frère M’zab ». « Il y a des contacts entre la direction du MAK et Fekhar, le représentant du peuple M’zab », a signalé le conférencier avant de considérer que ce que subit le peuple M’zab est une autre preuve de l’existence de plusieurs peuples en Algérie. Avant de rappeler que la marche de Yennayer sera dédié au peuple mozabite.
– Comment la Kabylie peut accéder à son autodétermination ? Bouaziz Ait Chebib a rappelé à Aït-Messalyen que le combat du peuple kabyle ne peut être que résolument pacifique. « L’Etat algérien, signale le président du MAK, fait partie des dix premiers Etats importateurs de l’armement dans le monde ». Après cette révélation, il revient à la décortication des textes internationaux, africains et nationaux garantissant le droit des peuples à l’autodétermination. « Même l’article 27 de la constitution algérienne garantit le droit d’un peuple à son autodétermination », signale l’orateur avant de demander sur un ton humoristique : « Nous allons demander à l’Etat algérien de respecter sa propre constitution ».
Poursuivant sur le même temps humoristique, il souligne : « Bien sûr, lorsque les dirigeants algériens ont élaboré la constitution, ils n’avaient en tête que la Palestine et le Sahara Occidental ».
– Quel modèle économique pour la Kabylie ? Le président du MAK a assuré que le modèle économique repose avant tout sur une idéologie. « C’est pourquoi, le choix se fera une fois l’autodétermination sera acquise », répond le conférencier suite à la question posée par un militant à ce sujet. Il a rappelé que plusieurs cadre du MAK se sont penchés sur la question et ont démontré que la Kabylie a de quoi assurer son développement économique à condition qu’elle recouvre sa souveraineté.
– Enseignement et statut de tamazight, salafisme et Amar Ghoul : La schizophrénie d’Amar Ghoul, ministre algérien des travaux publics, et la haine viscérale du salafisme vis-à-vis de tout ce qui a trait à l’amazighité ont été évoqués » par le président du MAK à l’occasion de sa rencontre avec les cadres et militants d’Aït-Messlayen. Il tournera surtout en dérision Amar Ghoul en le déclarant inconnu dans la sphère politique nationale algérienne. « On n’entend ce nom d’Amar Ghoul que dans le cadre du sandale du dossier « Est-Ouest », ironise-t-il pour stipuler que le ministre algérien est complètement ignoré par la Kabylie.
S’agissant du salafisme, le premier responsable du MAK l’a reconnu comme « un mal » non seulement pour la Kabylie mais aussi pour tout ce qui représente l’authenticité. En abordant le volet de l’enseignement de tamazight, le conférencier n’ a pas hésité à jeter la pierre sur Bouteflika qui est le premier initiateur dans la débâcle de l’enseignement de tamazight. « Quand tamazight a été consacrée « langue nationale », signale-t-il, Bouteflika a ordonné le licenciement des enseignants de tamazight dans le département de Béjaia sous prétexte qu’ils n’avaient pas de licence en tamazight. Aujourd’hui, des licenciés en tamazight « pullulent » en Kabylie mais n’arrivent pas trouver un emploi ».
– Le pouvoir est en train de faire perdre à la Kabylie ses valeurs : La drogue et les différents maux sociaux que vit la Kabylie sont considérés et interprétés par le président du MAK comme une suite logique de la politique menée par le pouvoir. Comme solution à ces phénomènes inconnus de nos grands-parents, il a lancé un appel à toutes les forces vives de la Kabylie pour s’impliquer dans les mouvements associatifs afin de réhabiliter « nos institutions ancestrales ».
Pour trouver les financements nécessaires à leurs activités, le président du MAK a martelé haut et fort que « les associations culturelles au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou ne sont pas obligées de faire « la courbette » devant le Bachagha Ould-Ali El Hadi ». « L’octroi des finances pour les associations est un droit et un non une faveur », a martelé encore le conférencier. Le premier responsable du MAK a prouvé que le chantage financier exercé par le pouvoir sur le mouvement associatif peut être d’aucun effet pour peu qu’une résistance y soit opposée.
Avant de lever la séance, Bouaziz Ait Chebib a lancé un appel aux Kabyles pour venir massivement à Tizi-Ouzou à l’occasion de Yennayer pour participer à la marche initiée par le conseil universitaire du MAK. De même, il a réitéré que Yennayer est considéré par les Kabyles comme journée « chômée et payée » en dépit du négationnisme de l’Etat algérien.