Les organisateurs de cette manifestation inscrivent cet hommage dans le cadre de la préservation de la mémoire collective du peuple kabyle. « Rendre hommage à ceux et à celles qui ont contribué à perpétuer notre culture est un devoir patriotique. Aokas ainsi que toute la Kabylie sont fiers d’avoir enfanté un des piliers de notre culture : Slimane Rahmani » a déclaré Djamal Ikni, responsable du MAK à Aokas.
14/11/2013 – 14:56 mis a jour le 14/11/2013 – 14:56 par La Rédaction
Le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie ( MAK) a rendu hommage à l’intellectuel kabyle Slimane Rahmani et a dénoncé l’injustice qui frappe son fils Abdelkader. Aujourd’hui, dans la matinée, un recuillement sur la tombe de l’écrivain kabyle, Slimane Rahmani, a eu lieu à Aokas sur l’initative de la coordination locale du MAK .
Slimane Hadj Rahmani était un écrivain kabyle né en 1893 à Tidelsine, un village du cap Aokas et mort le 14 novembre 1964 à l’âge de soixante-et-onze ans. Il fut l’auteur de plusieurs ouvrages traitant de la société kabyle, dont les plus connus sont : • Recueil des notices et mémoires de la société archéologique, historique et géographique du département de Constantine, 1933 • Coutumes des labours chez les Béni-Amrous, 1933 • Le mois de mai chez les Kabyles, 1935 • La grossesse et la naissance au Cap-Aokas, 1937 • L’enfant chez les Kabyles jusqu’à la circoncision, 1938 • Le mariage chez les Kabyles du Cap-Aokas, 1939 • Le divorce chez les Kabyles, 1940 • Le tir à la cible et le « nif » en Kabylie, 1949.
Les organisateurs de cette manifestation inscrivent cet hommage dans le cadre de la préservation de la mémoire collective du peuple kabyle. « Rendre hommage à ceux et à celles qui ont contribué à perpétuer notre culture est un devoir patriotique. Aokas ainsi que toute la Kabylie sont fiers d’avoir enfanté un des piliers de notre culture : Slimane Rahmani » a déclaré Djamal Ikni, responsable du MAK à Aokas.
Après le dépôt d’une gerbe de fleur et l’observation d’une minute de silence à la mémoire du défunt, Amara Abderhamne, ancien militant de la cause amazighe, Hassani Mhamed, poète et ancien président de l’association Slimane rahmani, Mouloud Mebarki, président du conseil national du MAK, se sont succédé au micro pour rappeler à l’assistance son parcours, son apport à la préservation et à la promotion de la culture kabyle durant la période de la colonisation française et le riche l’héritage scientifique qu’il a légué aux futures générations.
Mouloud Mebarki, au nom du MAK, a insisté sur le devoir de mémoire : « un peuple qui cultive l’oubli est condamné à disparaitre. Notre présence ici dénote que nous puisons notre combat de celui de nos anciens à l’image de Slimane Rahmani. Un homme de cette envergure est banni par le pouvoir algérien pour la simple raison qu’il était un Kabyle digne et fier de sa kabylité. N’attendons rien de ce régime raciste d’Alger. C’est à nous de valoriser les nôtres. L’exemple nous a été donné par les jeunes d’Aokas qui ont créé une association qui porte le nom de ce grand intellectuel ».
Avant d’enchainer : « La Kabylie libre saura honorer la mémoire de ceux et celles qui font sa fierté ».
Saisissant l’occasion, M. Mebarki Mouloud a dénoncé l’injustice qui frappe le fils de Slimane Rahmani : « Abdelkader, un des fondateurs de l’académie berbère dont il était le premier président, est toujours en exil. Selon des sources proches de sa famille, il a tenté à maintes fois de rentrer au bercail, le pouvoir algérien lui a opposé une fin de non-recevoir. Il a souffert des années dans le silence à cause d’un pouvoir qui prend plaisir à humilier la Kabylie. Nous appelons l’ensemble des kabyles dignes à se mobiliser pour permettre à Abdelkader Rahmani, âgé de 91 ans , de regagner sa terre natale avant de quitter ce monde. »