• Edition fr TITRES : Les villageois d’Afir bloquent le siège de la mairie de (…)… Le Président du MAK se recueille sur la tombe de Smaïl (…) Le Président du MAK se recueille sur la tombe de Smaïl Yafsah

    Seuls les pas feutrés du président du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK), Bouaziz Aït-Chebib, de son collaborateur, Mohamed Chabane et du frère aîné du défunt, Abderrahmane, y pouvaient être perceptibles par une oreille fine. La présence du Président du MAK et de son collaborateur en ces lieux et à ce moment était justement de se recueillir sur la tombe de Smaïl Yafsah.

    Il a régné hier en milieu d’après-midi un silence de « cimetière » au cimetière de Thala-Amara, dans la commune de Tizi-Rached où repose depuis vingt déjà Smaïl Yfsah, l’homme qui a osé mettre dans le même « panier à ordures » et le régime militaro-dictatorial en place et les islamistes dont le seul élément de la modernité qui les a séduits – et continue toujours de les séduire d’ailleurs – portait sur les armes automatiques les plus sophistiquées.

    Seuls les pas feutrés du président du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK), Bouaziz Aït-Chebib, de son collaborateur, Mohamed Chabane et du frère aîné du défunt, Abderrahmane, y pouvaient être perceptibles par une oreille fine. La présence du Président du MAK et de son collaborateur en ces lieux et à ce moment était justement de se recueillir sur la tombe de Smaïl Yfsah.

    Et ce qui a été fait. En effet, après le dépôt d’une gerbe de fleurs sur la tombe, une minute de silence fut observée à la mémoire du martyr de Tha-Amara dont les assassins et leurs commanditaires dorment encore sereinement. Ce cas été évoqué par Bouaziz Aït-Chebib lors de sa petite allocution à travers laquelle il a rappelé la grande dimension de feu Smaïl Yfsah. C’est encore le président du MAK qui a souligné que Smaïl Yfasah voulait la double rupture à cette époque où « les réconciliateurs et les éradicateurs s’affrontaient ». « C’est par cette double rupture indiquée et exigée, ajoute Bouaziz Aït-Chebib que des hommes Smaïl Yfsah, Tahar Djaout, Smaïl Mekbel et tant d’autres dérangeaient l’islamisme et le pouvoir ».

    Sur le plan purement professionnel, le président du MAK a mis aussi en exergue les grandes qualité journalistiques du défunt car « il a eu le courage de se rendre en Irak en 1991 pour couvrir les événements de guerre et c’est encore lui qui a osé faire un reportage sur Aït-Menguellet et le faire passer à l’ENTV ».

    A ce moment, Abderrahmane Yfasah prend la parole pour dire que son défunt jeune frère était aussi sur le projet de réalisation d’un reportage sur le défunt Lounès Matoub. « Hélas, dit-il, la mort l’a fauché avant de n’avoir réalisé son projet ». Reprenant la parole, Bouaziz Aït-Chebib dénoncera violement la loi sur la réconciliation nationale qui « a non seulement lavé de leurs crimes les terroristes mais qui leur garantit aussi une bonne situation sociale ».

    Mais qu’en est-il de la reconnaissance de Smaïl Yfsah ? Pour toute reconnaissance, les pouvoirs publics ont décidé de baptiser juste quelque temps après sa mort une vieille salle de cinéma sise au chef-lieu de commune de Tizi-Rached qui d’ailleurs, juste après l’opération baptismale, a fermé ses portes. En clair, c’est un établissement qui n’existe pas qui porte le nom de Smaïl Yfsah. La famille Yfsah, choquée et frustrée par une telle « offense » envisage à présent de faire appel aux pouvoirs publics pour débaptiser cette salle. « Pour nous, signale Abderrahmane Yfsah, il sera question de demander à baptiser un autre établissement au nom de Smaïl. Et si nous n’obtenions pas satisfaction, nous demanderions toutefois à débaptiser cette salle de cinéma ».