• Rencontre des cadres du MAK de Béjaia et Bouira à Akbou : Bilan et perspectives à l’ordre du jour

    A la fin de son témoignage, le président du MAK est saisi par un intervenant à travers cette question bien précise : « Est-ce que des militants du MAK et vous particulièrement, avez reçu des menaces après la manifestation du 03 août ? » « Au MAK, répond Bouaziz Aït-Chebib, nous avons commencé à subir des menaces dès même la création du MAK, voilà un peu plus de douze ans. Par rapport à cette manifestation des laïques, il va de soi que j’en ai reçues. On a également essayé de me faire subir des pressions. D’ailleurs, même un imam m’a appelé par téléphone dans le but de me persuader d’annuler cette manifestation. Cependant, lorsqu’on a véritablement des convictions politiques profondes, on ne cède pas aux pressions et aux menaces.

    Sous la présidence de M. Bouaziz Aït-Chebib, les cadres et dirigeants du Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie (MAK) de Béjaia et Bouira se sont réunis hier à Akbou avec ordre du jour : bilan des actions et perspectives.

    Notons d’emblée que ce grand rendez-vous des représentants légitimes du peuple kabyle en lutte depuis un peu plus d’une douzaine d’années pour son autodétermination a été dédié à tous « les peuples opprimés et en lutte pour leur émancipation ».

    C’est pourquoi aussi, durant la réunion qui a duré plusieurs heures, le drapeau du peuple kurde était exhibé à côté de celui du peuple Kabyle.

    S’agissant de l’ouverture de la séance, elle a été marquée, comme de coutume, par l’observation d’une minute de silence à la mémoire de tous les martyrs de la démocratie et de la dignité. En matière de résolutions arrêtées à court et moyen terme, les participants à ces travaux ont décidé à ce que le MAK fête le cinquante-septième anniversaire du congrès de la Soummam à Ifri. Ceci en ce qui est du court terme.

    A moyen terme, la résolution dégagée est le renouvellement des structures du MAK au cours de la seconde quinzaine du mois de septembre prochain. En ce qui concerne le choix d’Ifri quant aux festivités commémoratives, le président du MAK en donnera les raisons. En effet, Bouaziz Aït-Chebib rappellera à l’assistance que « l’historique congrès de la Soummam a été réfléchi, préparé et organisé par des Kabyles et abrité par la terre kabyle ». A décortiquer cette assertion du président du MAK, la guerre sanglante livrée à la France coloniale pendant sept ans et demi a été l’œuvre du peuple kabyle. Aussi, l’idéologie du congrès de la Soummam est l’émanation du peuple kabyle. S’agissant du bilan du MAK, l’accent a été surtout mis sur les derniers événements enregistrés en Kabylie, notamment la manifestation du 3 août 2013 à Tizi-Ouzou, devons-nous rappeler, a eu des répercussions mondiales. Il va sans dire que plusieurs points ont été liés à cet événement. C’est pourquoi Bouaziz Aït-Chebib a traité la question, puisqu’il en a été saisi, sous tous ses angles.

    Au volet historique justement, le président du MAK a mis au pilori les imposteurs et autres professionnels de la récupération de dividendes politiques et intellectuels. En effet, en situant la rencontre des laïques à la place des Martyrs en amont, Bouaziz Aït-Chebib révélera que l’idée de s’opposer au diktat islamiste remonte à trois ans, soit au moment où les milices religieuses du pouvoir d’Alger en habit des corps de sécurité ont arrêté et molesté à Aïn El hammam trois citoyens kabyles pour non observation de jeûne avant de les présenter à la justice. Cette idée a germé dans les esprits du MAK. Et comme, le diktat islamiste, sous les encouragement du régime d’Alger, a continué a faire des pas de géant, certains éléments du MAK ont alors penser à la contre-attaque avec une puissance égale à l’agression dirigée contre le peuple kabyle.

    Suite à quoi donc, l’appel lancé aux partisans de la laïcité pour la rencontre du 3 août au lieu indiqué. « Le document portant appel à cette rencontre a été réfléchi et rédigé par les éléments du MAK », a déclaré avec véhémence Bouaziz Aït-Chebib avant de préciser : « Les signataires de la pétition ont envoyé leurs messages dans ma boîte email ([email protected]). Ces messages sont toujours dans ma boîte. Qui donc parmi ces imposteurs et récupérateurs peut fournir une preuve que c’est lui l’initiateur de cette manifestation ? ».

    Dans son long discours à ce sujet, le président du MAK a déclaré à l’assistance que « ces pseudo-initiateurs de la manifestation du 3 août 2013 avaient peur même de venir le jour « J » au lieu du rendez-vous. Ils avaient peur d’avoir affaire « aux sabres et haches des islamistes » et aux gourdins des forces de l’ordre. Quand ils constaté qu’il n’y a eu ni gourdins des policiers et ni sabres et haches des islamistes et, surtout, la manifestation a eu des répercussions mondiales, tous ces gens-là, terrés dans leur petit coin le 3 août, crient à qui veut les entendre qu’ils étaient les organisateurs ». Concernant l’implication de Mohamed Benchicou, l’une des plumes journalistiques les plus prestigieuses de tout le bassin méditerranéen au cours des quarante dernières années, Bouaziz Aït-Chebib dira : « C’est Ferhat Mehenni en personne qui l’a saisi pour lui demander de signer la pétition car, vu son rang, Mohamed Benchicou pouvait jouer un rôle dans l’instauration de la laïcité en dehors de la Kabylie ».

    A la fin de son témoignage, le président du MAK est saisi par un intervenant à travers cette question bien précise : « Est-ce que des militants du MAK et vous particulièrement, avez reçu des menaces ? » « Au MAK, répond Bouaziz Aït-Chebib, nous avons commencé à subir des menaces dès même la création du MAK, voilà un peu plus de douze ans. Par rapport à cette manifestation des laïques, il va de soi que j’en ai reçues. On a également essayé de me faire subir des pressions. D’ailleurs, même un imam m’a appelé par téléphone dans le but de me persuader d’annuler cette manifestation. Cependant, lorsqu’on a véritablement des convictions politiques profondes, on ne cède pas aux pressions et aux menaces.

    Enfin, le premier responsable du MAK révélera que ces éclaircissements concernant la manifestation historique du 3 août sont donnés c’est parce que des imposteurs ont voulu et tenté de s’en octroyer la paternité et ôter au peuple kabyle cet événement .

    « En effet, ajoute Bouaziz Aït-Chebib, à l’origine, nous avons voulu mettre l’initiative de l’action sur l’ensemble du peuple kabyle d’où notre décision de ne pas crier sur tous les toits les véritables initiateurs. Mais dès lors que certaines personnes tentent de tricher sur cette merveilleuse page historique, nous avons décidé aujourd’hui de rétablir la vérité ». ” L’AFP qui parle des algériens, El WATAN qui nous invente de nouveaux initiateurs 11 jours après l’événement , le soir d’Algérie qui occulte la présence des militants autonomiste qui ont pourtant assuré sur place l’organisation sur le plan communication et logistique , les TV algérienne à la solde de Bouteflika, ont été aussi de la partie … dans le seul but de faire croire vainement à l’opinion internationale que le MAK n’est pour rien dans l’événement historique du 3 aout et par voie de conséquence, on l’attribue à l’Algérie au détriment de la Kabylie pour entraver l’internationalisation de la question kabyle. Le MAK ne cherche nullement à s’attribuer l’événement même si ses militants y ont contribué de façon décisive, mais il veille à ce que cette victoire de la Kabylie libre sur l’inquisition et l’obscurantisme ne soit pas détournée par les algérianistes qui brillent par leur absence.” « Personne n’a le droit de falsifier l’histoire ! », a clamé haut et fort le N° 1 du MAK tout en signalant au passage que le MAK ne veut polémiquer avec personne ni blesser quiconque.

    Il terminera ce chapitre en affirmant que même des citoyens arabophones l’ont contacté pour lui présenter leurs félicitations à l’endroit des manifestants laïques et les assurer de leur soutien.

    Analyse sur la portée de la manifestation du 3 août 2013 : le témoignage des cadres MAK de Béjaia et Bouira ainsi que celui naturellement de Bouaziz Aït-Chebib relèvent que les résultats obtenus sont très positifs et probants. Les journaux du monde entier ont été attirés par cet événement inédit. « Depuis cette manifestation, a insisté Bouaziz Aït-Chebib, le monde entier parle de la Kabylie ».

    Les explications sur cette manifestation se poursuivaient quant la nouvelle arriva : le prêche musulman du vendredi transmis par la première chaîne de télévision algérienne fut consacré à la Kabylie. Dans l’une de ses déclarations, le prêcheur cita le Président Bouteflika : « La Kabylie est le cœur palpitant de l’Algérie ».

    Ce prêche fut interprété comme une preuve supplémentaire des dimensions gigantesques du rassemblement des laïques à Tizi-Ouzou. Et parallèlement à cette interprétation, le président du MAK notera que ce prêcheur et l’ensemble des décideurs algériens ont un siècle de retard par rapport au peuple kabyle et à la Kabylie concernant leur réalité. « C’est à partir du début de la deuxième décennie du 20e siècle que les Kabyles ont commencer à faire palpiter le cœur de l’Algérie selon des méthodes modernes et universelles », a expliqué le président du MAK sur un ton humoristique avant de poursuivre : « Aujourd’hui encore, le peuple kabyle mène une lutte contre l’oppresseur. La nation kabyle veut vivre sa langue, sa culture, sa laïcité, son histoire et son propre ordre sociologique. C’est pour cela que les Kabyles demandent aujourd’hui l’autodétermination ».

    Bouaziz Aït-Chebib profitera également de cette occasion pour développer une multitude de thèmes concernant directement la Kabylie. En ce qui le concerne, Razik Zouaoui abrodera le thème concernant les finances et l’avenir professionnel des jeunes kabyles, militants du MAK particulièrement. Le Secrétaire National du MAK à la promotion de la langue et la culture kabyles leur lancera un appel solennel pour tenter de créer leurs propres entreprises pour ne pas dépendre de l’assistance du gouvernement algérien. Quant à Farid Djennadi, secrétaire général du MAK, Il se contentera seulement, à cause de l’émotion, de cette prononcer cette phrase : « A travers l’action du 3 août 2013, nous avons réussi à extérioriser ce que nous ressentions naturellement et intérieurement ».

    De Béjaia, Saïd Tissegouine